PinLA MORT D’UN ENFANTÂ
SPÉCIALISTE EN ÉTUDE DES PHÉNOMÈNES DU DEUIL
Texte du site : RÉSEAU FRANCOPHONE DE SOINS PALLIATIFS PÉDIATRIQUES
Le docteur Miche Hanus, Psychiatre et Psychanalyste français, loin d’écrire ou de faire allusion à la réincarnation. Transcrit avec beaucoup de force sur l’attention qu’il porte sur le déroulement clinique du deuil, principalement d’un enfant.
Il retrace les différentes phases de la mort et les processus de deuil de façon cliniques (par exemple, le choc, le déni, la colère, la tristesse et l’acceptation) et comment cela varie d’une personne à une autre.
La mort d’un enfant est un drame d’une intensité inimaginable, plongeant ses parents dans un abîme de douleur et de désespoir. C’est un événement qui brise le cours naturel de la vie, et face à cette perte déchirante, les parents ressentent un sentiment d’injustice profond, comme si une partie d’eux-mêmes était arrachée violemment.
La mort est une réalité incontournable, impitoyable, qui ne fait aucune distinction en fonction de l’âge. Cependant, elle défie notre compréhension habituelle de la vie lorsqu’elle touche un enfant. Nous avons du mal à accepter la mort, quelle qu’elle soit, surtout quand elle nous concerne de près. Ainsi, la mort d’un enfant est d’autant plus difficile à supporter.
Dans le passé, la mort des enfants était plus fréquente, et cela conduisait à une certaine banalisation de la douleur. Mais de nos jours, nos enfants sont ce que nous avons de plus précieux, et leur perte est devenue insoutenable. C’est l’attachement profond entre parents et enfants qui est à la racine de ce deuil dévastateur. Certains parents ne sont malheureusement pas investis dans la relation avec leurs enfants, ce qui rend la mort de l’enfant encore plus tragique pour ceux qui se sont occupés de lui.
La mort d’un enfant a un impact qui s’étend bien au-delà de ses parents. Ses soignants, ses enseignants, ses amis et leurs familles sont également touchés par cette perte. C’est un drame collectif qui secoue tout l’entourage.
Le deuil d’un enfant est l’un des deuils les plus difficiles, quel que soit l’âge de l’enfant. Il est normal qu’il dure des années, car plus le lien était fort, plus la perte est douloureuse. Ce deuil suit un processus similaire à tout autre deuil, avec une période de choc, de dépression, et finalement, un chemin vers le rétablissement. Mais la particularité réside dans les sentiments de culpabilité ressentis par les parents. Quels que soient les efforts, l’amour et les soins prodigués, ils se blâment souvent pour la mort de leur enfant, se sentant responsables de sa disparition.
Au-delà du deuil des parents, il faut également considérer le deuil de la mère, du père et des frères et sœurs qui se retrouvent souvent dans l’ombre de cette tragédie. Chacun exprime sa douleur à sa manière, certains de manière évidente, d’autres en masquant leur peine. Face à cette injustice de la mort d’un enfant, le deuil a besoin d’être accompagné, et pas seulement par la famille. Des professionnels formés et des bénévoles des associations sont là pour offrir leur soutien et leur compréhension dans cette épreuve indescriptible.
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