La régression dans les vies antérieures est une pratique ancienne, souvent utilisée pour guérir ou atténuer des souffrances physiques ou émotionnelles chroniques. Sous la guidance d’un thérapeute, une plongée dans des souvenirs enfouis permet d’explorer les origines profondes de certaines douleurs. Ce processus ne vise cependant pas à reconstruire l’intégralité d’une vie passée, mais plutôt à éclairer des moments clés, des fragments où le corps et l’âme semblent avoir laissé une empreinte indélébile. Ce sont souvent ces instants, ces blessures cachées, qui continuent de résonner dans notre vie présente.
Il existe aussi des régressions dans la mémoire de cette vie-ci, souvent pratiquées sous hypnose, où l’on revisite les événements depuis la période prénatale jusqu’à aujourd’hui. Cette exploration permet de revivre des expériences qui, bien qu’apparemment oubliées, continuent d’influencer nos choix, nos peurs, et nos aspirations.
Mais le fait de se souvenir de vies antérieures soulève une question plus vaste : celle de la continuité et de la répétition. Chaque acte que nous posons dans cette vie n’est-il qu’une variation d’actions déjà accomplies dans le passé ? Suivons-nous un cycle établi, un fil d’Ariane invisible qui tisse nos destinées à travers les âges ? Si nous pouvions nous rappeler avec clarté les bonnes actions, ce souvenir serait sans doute gratifiant, un témoignage de notre progrès. Mais qu’en est-il des erreurs, des fautes, des blessures que nous avons infligées à autrui, consciemment ou inconsciemment ? Se confronter à ces souvenirs pourrait être bien plus perturbant.
L’idée de devoir assumer les conséquences de nos actions passées, parfois oubliées, peut effectivement troubler l’âme. Nos erreurs, même celles commises il y a des siècles, demeurent gravées quelque part dans l’éther de nos vies antérieures, attendant que nous les reconnaissions et que nous les réparions. Toutefois, il ne s’agit pas d’une condamnation éternelle, mais plutôt d’un chemin de rédemption. Chaque incarnation est une chance renouvelée de comprendre, de rectifier, d’apprendre. La véritable justice n’est pas punitive, mais évolutive : elle nous pousse à grandir, à transcender ce que nous avons été pour devenir plus proches de ce que nous sommes censés être.
Il est crucial de comprendre que nos vies actuelles ne sont pas des copies conformes de nos existences passées. Nous ne sommes pas prisonniers d’un destin figé. Bien que nos actions antérieures puissent influencer nos expériences présentes, elles ne dictent pas la totalité de notre cheminement. Le libre arbitre est une force puissante, et c’est avec la sagesse des esprits qui nous guident que nous choisissons nos incarnations futures. Ce choix est façonné par nos actions passées, bonnes ou mauvaises, mais aussi par le désir d’apprendre, d’évoluer, et de trouver un équilibre karmique.
Ainsi, si nous avons causé du tort à quelqu’un dans une vie antérieure, il est possible que les circonstances de cette vie-ci nous amènent à affronter les conséquences de cet acte. Cependant, il n’y a pas de fatalisme rigide. Nous ne sommes pas condamnés à revivre éternellement les mêmes erreurs, à subir les mêmes souffrances, à répéter indéfiniment les mêmes schémas. Parfois, les leçons karmiques peuvent être reportées sur plusieurs incarnations futures. Mais, tôt ou tard, la loi universelle de cause à effet nous rattrape. Et quand ce moment arrive, il ne s’agit pas d’un châtiment, mais d’une opportunité : celle d’assumer pleinement la responsabilité de nos actions, de comprendre les répercussions de nos choix, et de poursuivre notre voyage vers une conscience plus élevée.
GHL
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