QUAND L’AMOUR REND VISITE… (Première partie)
ÉCRIT PAR JEAN-CLAUDE GENEL (médium)
Nous ne connaissons pas les effets à posteriori de nos histoires d’amour sur le monde invisible. C’est pourtant ce qui détermine la qualité du dialogue avec l’au-delà.
Parmi les rencontres avec “l’autre rive” qui m’ont particulièrement ému, je me souviens de cette femme désirant éclairer différents points de son existence et mieux comprendre qui elle était. Alors que nous parlions ensemble, un halo de lumière se manifeste à ses côtés, dans lequel doucement apparaît la silhouette d’un jeune homme. Il reste là un instant, semble regarder par-dessus l’épaule de cette femme. Ce type de manifestation n’étant pas si fréquente, je m’arrête de parler afin de mieux entendre en moi cette présence ; “Vous êtes avec ma mère, quant à moi je suis mort dans un accident de moto.” Je suis un peu troublé par cette annonce car, d’une part la personne en face de moi ne m’a rien dit de particulier et d’autre part si la mort du jeune homme vient de se produire, je ne me vois pas l’annoncer même avec quelque prudence. Comprenant mon inquiétude – la ressentant surtout – le jeune homme ajoute ; “Mais elle le sait, il y a plus d’un an que cela s’est produit.”
PRESENT DANS CETTE BRILLANCE
Avec mille précautions, je préviens la personne qu’un jeune homme souriant se tient à ses côtés et qu’il la regarde avec beaucoup d’affection. Je ne dis rien d’autre, dans l’attente de sa réaction. Je ne connais pas l’histoire de cette femme, ni celle de ce jeune homme et je ne veux pas la choquer. Le jeune homme est toujours présent dans cette brillance, son image semble bouger comme si j’assistais à une projection sur un écran qui ondulerait légèrement, faisant perdre parfois la netteté. Mon regard se fixe de nouveau sur cette dame. Les larmes aux yeux, elle me dit ; “C’est mon fils. Vous le voyez, il est venu.” Sa réaction m’encourage et son émotion me rassure. En fait, je comprends qu’elle est venue pour cela.
Soulagé, porté par le bonheur de cette femme et l’amour qu’il lui porte. De la même manière qu’il devait lui parler de son vivant, le jeune homme confie à sa mère ; “Je vais bien. Je suis en paix, il n’y a pas de souffrance. Je ne suis pas mort sur le coup comme tu le sais, quelques instants après. Mais le choc a été si violent que c’est comme si j’avais été projeté hors de mon corps. Et la seule pensée que j’ai eue, c’est… Oh, maman va être inquiète. Aussitôt, je me suis retrouvé auprès de toi. Tu servais du café à tes collègues de service où tu étais de garde au centre hospitalier. La pendule sur le mur indiquait minuit passé. Tu riais tout en ayant le souci de tes malades, je le ressentais. Je savais que tu ne me voyais pas, que tu ignorais tout. Puis j’ai pensé à ma sœur et instantanément je me suis retrouvé au pied de son lit. Elle dormait et je l’ai contemplée. Et c’est parce que je l’ai regardée qu’elle a bougé, ouvert les yeux et qu’elle m’a vu. Elle en a été surprise, mais a cru à un rêve. A nouveau, j’ai vu mon corps, mais cette fois étendu sur une table et j’ai compris alors que j’étais mort.”
JEAN-CLAUDE GENEL
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